Cap sur Roquebrune

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mai. 24
Visite commentée

Nuit des Musées 2025

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maintenu

Lieu
Jardin de la Villa
Villa « Le Lac » Le Corbusier
Route de Lavaux 21
CH–1802 Corseaux

Date
Samedi 24 mai 2025
17h30 | 18h30 | 19h30 | 20h30 | 21h30
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​​​​​​​Météo
La Nuit est maintenue quelle que soit la météo.  

Informations complémentaires
Info pratique : accès limité .
Attente possible en cas d’affluence.
L’activité se déroule dans le jardin.
​​​​​​​L'intérieur de la Villa n'est pas accessible. ​​​​​​​

© Photo Benjamin Gavaudo/Cmn


Cap sur Roquebrune !

À l'occasion de la Nuit des Musées de la Riviera, venez découvrir la Villa E 1027 d’Eileen Gray et Jean Badovici, l’Étoile de Mer de Robert Rebutato, l’Unité de Camping et le Cabanon de Le Corbusier, en dégustant une citronnade de Menton.

Ce sera l'occasion de présenter le site CAP MODERNE à Roquebrune Cap-Martin et rétablir quelques faits en prémices à l'exposition Remettre les pendules à l'heure présentée à la Villa « Le Lac » en 2026. 

 

Infos pratiques : accès limité – attente possible en cas d’affluence.
L’activité se déroule en extérieur, dans le jardin.
​​​​​​​L'intérieur de la Villa n'est pas accessible.


La soirée est présentée sous l'égide du Concept LC 2.0 qui permet notamment de rappeler que :

​​​​​​​– rien, aujourd'hui, ne permet d'attester qu'Eileen Gray et Le Corbusier se soient jamais rencontrés.

– les fresques que peint Le Corbusier à la Villa E 1027 en 1938-1939 sont une commande de Jean Badovici à Le Corbusier. 

– la maison appartient à Jean Badovici et non à Eileen Gray. Il y fait ce qu'il veut. S'il y avait une autorisation à demander pour peindre les fresques, c'est Jean Badovici qui aurait dû la demander à Eileen Gray. 

– Eileen Gray a quitté la Villa E 1027 en 1932, soit 6 ans avant l'intervention de Le Corbusier.

– au début de l'histoire, l'architecte, c'est surtout Jean Badovici ; si Eileen Gray a réalisé quelques aménagements intérieurs, elle s'est surtout fait connaître pour ses meubles laqués Art Deco – qui lui ont apporté notoriété et aisance financière.

– Eileen Gray a eu son heure de gloire, comme en témoignent les prestigieuses commandes qu'elle a obtenues de clients de renom.

– la Villa E 1027 est littéralement un copier-coller de la Villa «Le Lac» puisque Le Corbusier donne à son ami Jean Badovici, également directeur de la revue L'Architecture vivante, les plans d'exécution de la Villa « Le Lac » avec toutes les cotes (coupes, axonométries, dessins, croquis et photos) pour les besoins d'un article qu'il publie en hiver 1925.

– ces plans et documents ont été retrouvés dans les archives personnelles d'Eileen Gray (aujourd'hui conservées au National Museum of Ireland). 

- Jean Badovici se rêve en Gatsby Le Magnifique, dans une grande et belle maison. Le programme de la Villa E1027 est une maison pour un homme aimant le travail, le sport et aimant recevoir des amis.

- quatre jours après qu'il ait acheté le terrain, Eileen Gray achète un terrain pour la construction de sa propre maison, à Castellar, perché très loin au-dessus de Menton. Elle y construira la Villa Tempe a Pailla en 1932 pour y vivre avec ses compagnes. La montée à Castellar est longue et ardue (1h30 à pied), mais l'effort est récompensé quand on découvre que cette maison s’inspire elle aussi (c'est un euphémisme) de la Villa « Le Lac » à laquelle elle ressemble à s'y méprendre. 

- Jean Badovici (né en 1893) est de 15 ans le cadet d'Eileen Gray (en 1926, il a 33 ans, elle en a 48). Ils se sont toujorus vouvoyé – ce qui n'est pas le cas de Jean Badovici qui a toujours tutoyé ses compagnes, toutes beaucoup plus jeunes que lui : entre autres Madeleine Goisot de 1931 à 1946, puis Mireille Rougeot (née en 1932 – elle a 39 ans de moins que lui) jusqu'à la mort de Badovici en 1956. 

​​​​​​​etc.
 

Pour aller plus loin, deux ouvrages de référence :

Le Corbusier, Polémiques, mémoire et histoire. Rémi Baudouï et alii.
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Le Corbusier (1887-1965) est l'un des plus grands architectes du XXe siècle connu entre autres pour la conception de la Cité radieuse de Marseille. Il est aussi plasticien, urbaniste, et designer. Mais au fil des ans et des publications, on le qualifie régulièrement de réactionnaire, de vichyste, de bolchevique voire d'antisémite. En 2015, la grande exposition Le Corbusier organisée au centre Pompidou cinquante ans après le décès de l'architecte à Roquebrune Cap-Martin relance une vive polémique. Ses détracteurs accusent l'architecte de la modernité d'avoir été fasciste et d'avoir cherché à travailler pour le gouvernement de Vichy. Pour y voir clair, la Fondation Le Corbusier et le centre Georges-Pompidou ont demandé à d'éminents spécialistes, historiens de l'architecture contemporaine, philosophes et spécialistes des années 1930 et 1940 de restituer l'itinéraire et la pensée de cet architecte sans égal qui a répondu aux demandes de son temps. Voici le fruit de ces analyses qui permettent de montrer toutes les facettes de la personnalité de Le Corbusier sans rien cacher ni dissimuler.Rémi Baudouï, historien et politiste, est professeur ordinaire à l'Université de Genève. Il travaille depuis plus de vingt ans sur Le Corbusier et son oeuvre.

Rémi Baudouï, historien et politiste, est professeur ordinaire à l'Université de Genève. Il travaille depuis plus de ving-cinq ans sur Le Corbusier et son œuvre.  
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Le Corbusier fasciste ? Dénigrement et mésusage de l'histoire. Robert Belot
L'architecte urbaniste le plus connu au monde, qui fut l'incarnation du Mouvement Moderne au XXe siècle, n'a pas échappé à la mode de ce populisme imprécateur de la mémoire qui, au nom de la morale, déboulonne les statues et détrône les grandes figures de l'histoire. À l'occasion du 50e anniversaire de sa mort, et alors qu'était lancée une procédure d'inscription de son œuvre sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, un tir groupé d'ouvrages a transformé Le Corbusier en « fasciste », en « collaborateur » du régime de Vichy, voire en « nazi ».
André Malraux, dans l'oraison funèbre qu'il a prononcé à son « vieux maître », le 3 septembre 1965, déplorait qu'« aucun n'a été si longtemps, si patiemment insulté » que lui. Mais il pensait que « la gloire trouve dans l'outrage son suprême éclat » et que « cette gloire-là s'adresse à une œuvre plus qu'à une personne, qui sy prêtait peu. » Il se trompait : c'est à sa personne et à sa pensée qu'on s'attaque, à partir du rôle politique que l'architecte franco-suisse aurait joué à Vichy.
Quel a vraiment été ce rôle? Telle est la question à laquelle se propose de répondre ce livre, à partir d'une démarche historienne distanciée et documentée.
​​​​​​​En analysant cette campagne de dénigrement, il s'agit de dévoiler les biais cognitifs et méthodologiques qui traversent le discours des « redresseurs de morts », d'identifier les déficits de connaissance et les manipulations qui, au nom de l'exigence de démystification, témoignent d'abord d'une volonté de salir plutôt que de savoir.

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Robert Belot est professeur d'histoire contemporaine, titulaire de la Chaire européenne Jean Monnet «Europa». Il est directeur du département des patrimoines culturels à l'Université Jean Monnet (Saint-Etienne). C'est un spécialiste reconnu de l'histoire politique et culturelle de la Fance sous l'Occupation et de la construction socio-politique de la mémoire. 

 

En partenariat avec: 
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Photos © FLC/ProLitteris